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Mars 2025 : revue mensuelle des marchés financiers et perspectives

  • hledit
  • 7 mars
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 avr.


Les chiffres de l’emploi restent bons aux États-Unis. En janvier, l’économie américaine a créé 143 000 emplois. Les chiffres des deux derniers mois de 2024 ont été révisées à la hausse de +100 000 au total. Ensuite, le taux de chômage a baissé de 4,1 % à 4,0 %. Plus important encore, les salaires ont accéléré (+0,5 % sur un mois, +4,1 % sur un an). Cette solide dynamique de l’emploi et des salaires pourrait remettre en question la conviction de la Fed selon laquelle « le marché du travail n'est plus une source de pressions inflationnistes ». Indice d'un possible changement de ton : lors de son audition devant le Congrès, J. Powell a légèrement reformulé la position de la Fed en précisant qu’il ne s’agissait pas d’« une source significative de pressions inflationnistes ». Quelle que soit l’origine de l’inflation, elle reste encore trop élevée. Le CPI a surpris à +3,0 % sur un an (contre +2,9 % attendu). L’indice sous-jacent a accéléré à 3,3 % (contre +3,1 % attendu). Outre la flambée du prix des oeufs (+15,2 % sur un mois), les services hors logement font de la résistance, mettant en évidence le risque posé par un marché du travail aussi solide. 


L’inflation pourrait également être alimentée par la politique commerciale de Donald Trump. Pour son premier mois complet à la Maison-Blanche, le 47e président américain a multiplié les menaces contre ses partenaires commerciaux. Jusqu’à présent, seule la Chine a réellement subi les foudres de Donald Trump, avec une taxe supplémentaire de 10 % sur tous les produits importés. Les 25 % sur le Canada et le Mexique ont été reportés d’un mois. Cependant, l’escalade des tensions commerciales détériore clairement le climat économique. L’incertitude omniprésente pèse sur les conditions actuelles et les anticipations. Les enquêtes PMI ont souligné un ralentissement de l’activité économique en février. Décélérant de 52,7 à 50,4, le PMI composite est à la lisière de la zone de contraction. L’économie a connu sa plus faible croissance depuis 17 mois. Les services ont particulièrement déçu (49,7 contre 53 attendus). Une lueur d’espoir est venue du secteur manufacturier, dont l’expansion accélère (51,6 contre 51,5 attendus). Mais les anticipations d’inflation à un an de l’Université du Michigan ont bondi à 4,3 %. Ainsi, les consommateurs s’inquiètent, en témoigne l’indice de confiance des ménages du Conference Board qui a enregistré sa plus forte baisse depuis août 2021. 


Pour l’instant, les données économiques dures ne montrent pas de signes alarmants. Certes, les ventes au détail ont reculé (-0,9 % sur un mois) en février. Mais les consommateurs avaient anticipé leurs achats en fin d’année avant l’arrivée de Trump, ce qui s’est reflété dans la forte progression de la consommation des ménages dans le PIB du quatrième trimestre 2024 (+4,2 % en rythme annualisé). Néanmoins, la conclusion des dernières semaines est que si l’administration Trump s’aventure trop loin sur le sentier de la guerre commerciale, cela pèsera inévitablement sur la croissance américaine.


« Les menaces de guerre commerciale pèsent sur les perspectives des agents économiques. »


En zone euro, les PMI de février sont restés stables, avec un indice composite inchangé à 50,2 (contre 50,5 attendu). Le PIB du quatrième trimestre 2024 a été révisé à la hausse à +0,1 % contre 0 %, indiquant que l’Europe sort progressivement d’une phase de contraction et pourrait entrer dans une dynamique de croissance modérée. L’atténuation de la contraction manufacturière a apporté un léger soutien au bloc en février (PMI en hausse à 47,3 contre 46,6). Toutefois, le PMI des services a ralenti à 50,7, montrant que l’économie peine encore. L’Allemagne a connu une légère réaccélération (PMI composite à 51 contre 50,5 attendu), portée par l’espoir que la nouvelle coalition au pouvoir adopte des mesures de soutien économique. Cela a quelque peu compensé des chiffres désastreux en France (PMI composite à 44,5 contre 48 attendu). L’instabilité gouvernementale continue d’entraver fortement l’activité du secteur privé français. 


L’inflation reste au-dessus de l’objectif de la BCE (+2,5 % sur un an), avec une composante sous-jacente encore plus élevée (+2,7 % sur un an), toujours alimentée par des prix des services persistants (+3,9 %). Cependant, l’indicateur des salaires de la BCE signale une décélération durable en 2025. Les salaires négociés au quatrième trimestre 2024 ont d’ailleurs ralenti à +4,1 % contre +5,4 %. Les effets de base masquent le retour progressif de l’inflation vers l’objectif de 2 % de la BCE. Avec le CPI de janvier l’inflation s’établit à +0,3 % en rythme annualisé sur six mois et même de -1,0 % sur trois mois. Malgré les propos toujours hawkish d’Isabel Schnabel, une nouvelle baisse des taux est anticipée pour la réunion de mars, et les marchés s’attendent à ce que le taux de dépôt de la BCE termine 2025 en dessous de 2 % (contre 2,75 % aujourd’hui). 


La Chine montre des signes de stabilisation, mais les perspectives économiques du pays restent incertaines, notamment en raison de l’agressivité de Donald Trump. Bien qu’il ait reporté les tarifs sur ses partenaires nord-américains, le président américain n’a pas renoncé à augmenter les droits de douane de 10 % sur les produits chinois. La croissance pourrait être menacée. Les PMI ont envoyé un signal contrasté, avec le PMI composite Caixin suggérant une légère expansion à 51,1 après 51,4. Plus important encore, l’inflation de janvier a été un soulagement. Après avoir flirté avec la déflation, le CPI a rebondi (+0,5 % sur un an). La spirale déflationniste des prix de l’immobilier ralentit (-5 % après -5,3 %). Cela s’explique par les mesures de soutien monétaires déployées par les autorités depuis septembre. Par ailleurs, le gouvernement pourrait en finir avec la répression du secteur privé. L’essor de l’IA chinoise DeepSeek (et le choc qu’elle a provoqué dans les économies développées) a été l’une des motivations de Xi Jinping pour rencontrer les grands patrons de la tech chinoise. Des évolutions économiques et politiques pourraient suivre. 


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